Le Français est l'un des derniers grands voiliers de tradition existants, un 3 mâts barque de 47m construit en 1948.
Armé par la société Marine Événements à Saint-Malo, ce navire a été entièrement restauré au Royaume-Uni avant de passer sous pavillon français en 2018.
Cet hiver le bateau est entré en chantier sur l’anneau de Keroman, à Lorient, pour son entretien hivernal.
Réparer ou remplacer ?
WoodSpars™ a été consulté par l’armateur pour des travaux de réparations sur les bas mâts. Après avoir minutieusement sondé les espars, force était de constater que quelque soient les réparations entreprises sur les zones « pourries », elles ne permettraient pas de garantir le gréement fractionné dans son ensemble. L’armement pris donc la décision début janvier de les remplacer.
Marine Événements nous passa commande de trois bas mâts neufs et d’un mât de hune, en lamellé collé creux, finition comprise, avec un délai de livraison programmé pour avril, date de la remise à flot du navire. À cela s’ajoutaient la révision des ferrures, boulons, plateformes (hunes), cales et taquets en bois de chêne, ainsi que peinture et lasure de l’ensemble en sept couches.
Stockage ou flux tendu ?
Pour être capable de produire en trois mois autant de pièces, il faut avant tout disposer de stock de bois.
Notre politique d’approvisionnement veut que nous achetions toute l’année nos essences de bois auprès de producteurs français et étrangers afin de les stocker sur notre site de production morbihannais.
Nous évitons ainsi les délais incertains de livraison liés à une gestion d’achat en flux tendu. Nous disposons donc d’un stock constant d’une dizaine de mètres cube.
Quelques chiffres clefs
Pour ces nouveaux bas mâts du Français, le choix s’est porté sur du spruce, un épicéa canadien qui a l’avantage d’être léger et résistant.
Pour réaliser 3 espars de 16 à 18m – d’un diamètre de 45 à 60cm au plus fort – et 1 mât de tête, plus de 30 mètres cube de grumes ont été nécessaires.
Et la main d’œuvre qualifiée dans tout cela ?
Les différentes étapes de découpe, de manutention, d’assemblage, de collage, de mise sous presse et de pilotage du tour à bois ont représenté 1600 heures de travail, soit plus de 200 jours / homme.
Tradition maritime & patrimoine, le mot du client
Bob ESCOFFIER : « Même si nous pouvons toujours trouver des petites choses à redire, WoodSpars™ a tenu ses engagements et nous a livré de bons et beaux espars. Ils sont fabriqués en France et surtout conformes au cahier des charges du Français. Sur le plan financier, le budget était compétitif et en plus, il a été respecté ce qui n’est pas toujours le cas dans nos métiers. Les travaux supplémentaires de réfection des 4 hunes ont été menés tambour battant et le planning de mâtage a ainsi été respecté ».
Crédit photo Le Français : Rick Tomlinson